La mémoire est sacrée
..déja mars 1943 à Paris souvenir de peintre..
retrouvé retourné oublié dans un coin noir de l'atelier comme en punition !
ce pastel gras sur carton d'environ 60 sur 80 cm...
aussitôt reproduit et abandonné sous mon nez afin de lui permettre de se répandre en émotion
dans la pièce..cette odeur d'abord roulante et chargée d'interrogations qu'exhalent
les premières larmes d'un vieux Bordeaux de 1943..
..en fait c'est là , fait aprés coup pour marquer le temps un essai de vérité mensongère..!
les personnages sont vrais ..ils étaient là je l'atteste et moi au milieu..
mais pas exactement à cet endroit ..l'étrange poêle est bien celui de l'atelier de Pablo Picasso
mais la porte par laquelle je suis sorti une heure plus tard
apres avoir déjeuné chez le Catalan en si brillante compagnie ..est celle de la cuisine de Dora Maar
où je viens de renverser la cafetière de ce café si précieux à cette époque
provoquant un bouleversement de mon coeur et ma fuite aussi rapide que je pus
sous les rires cruels de l'assistance..dont Paul Eluard qui guettait..je l'ai su plus tard
quelque détente de l'athmosphère..
le couple Pablo/ Dora étant en crise par l'apparition ,que j'ignorais , d'une nouvelle et jeune
conquète " Françoise Gillot " qui fit au séducteur quelques héritiers de plus par la suite..
ce tableau que je rappele à ma mémoire commença en grand millésime
il me laisse finalement en bouche un leger goût de bouchon..
..mais c'était quand même un bien grand millesime ce vin de 43..!
.......
2 ans et 6 mois
pas plus pas moins
parti de zone libre pour chatouiller cet art !
.. dés mon arrivée à Paris-Peinture ..André Lhote chez qui je faisais mes classes de jeune peintre
démuni mais passionné..m'avait dit " pour connaître Picasso il vaut mieux demander à Jean Cocteau "
un de ces voeux pieux qui se réalisent comme par enchantement..
..j'en raconte copieusement l'annecdote dans mes mémoires..
d'abord ce cher Jean essaie de me trouver du travail dans la photographie !
Laure Albin Guillot pouvait m'utiliser sur les plages de Dunkerque !
je n'avais ni materiel ni cette envie là..
je voulais connaître..
Jean m'en ouvrit la porte..!
Sabartes la main dans le gilet disait: "il est là"
..alors je fus admis à visiter d'abord en tremblant le personnage-monument
attentionné et agréable bien que sarcastique calmant mes troubles de timidité paralysante
d'un "tou és là"..en m'embrassant..
tous les mardi aprés-midi sauf quelques matins dont celui que je raconte plus haut..
j'y pris mes timides et inquiètes habitudes portant chaque fois à sa demande une oeuvre fraiche
qu'il abattait en flamme par une moquerie ou un ajout percutant..que je remâchais le soir..
..n'étant pas fumeur il m'arriva de lui porter mon attribution de "gauloises"
ce qui me valut quelques rares feuilles de canson ou même plus rares repas chez
le Catalan..
...
pages 45 de mon livre-mémoire
..les nourritures ou les distractions éthérées étant rares je recueillais souvent
un "éblouissant famélique"
qui venait partager mes navets ou mes nouilles..
nous passions des heures dans des cinémas faciles d'accés..jouant aux échecs..
40 ans plus tard Christian Dotremont poète belge est dans tous les dictionnaires
pour avoir inspiré et créé le célèbre mouvement d'artistes CO Br A..
texte
..début de l'an 1942..trois jours de bloquage allemand..
le voir dans mon atelier.."pinceau" en main ..cigarillo de son petit trafic en bouche..
son triste pantalon..la grande toile de Rudi Baerwind aujoud'hui disparue..
singeant le peintre qui le photographie avec mon superbe modèle
Andrée qui tient la pose
voila un document historiquement merveilleux pris dans l'inconscience de mes 20 ans..
texte
encore un émouvant cliché "inventaire psychologico-souvenir de 1944"
dans l'atelier nouveau de martin ..deux amis qui se supposaient morts se retrouvent ..
Paris est juste libéré..il faut manifester cette joie..
Willy Maywald artiste réprouvé par son pays ..échappant miraculeusement
comme sa propre soeur que j'ai pu moi-même convoyer en zone libre..pour la suisse
( page 63 de mon livre de mémoires)
..on a retrouvé de précieuses bouteilles.. on tourne le dos au primitif poèle de guerre
qui suppléait aux radiateurs éteints..s'exposent orgueuilleusement
une visionneuse à voir des nus pour peintres démunis..et un tableau egaré
qui ignore l'abstrait Kandinsky et l'art pictural culbutant cul par dessus tête..
.. ces deux amis parcourent Jérome Bosch en mémoire de Rudi Baerwind
le peintre ami perdu devant Lénlngrad dont on ne sait encore rien..
et on voit même une orange..!!
texte
50 ans plus tard.. oui..oui..!
Maywald s'est donné musée Dina Vierny
Baerwind à sa ville de Mannheim
ces amis nous ont quittés mais
vous pouvez trouver amusant d'entendre de courtes vidéos racontées par moi-même
faites simplement : Facebook Martin vidareps
ou même : T V pourpre Bergerac .. et ascenseurs..
l'excellent Jean Charles Belliard opérateur de la saisie sur le vif..!